« Cette exception française » si bien illustrée par Jean-Christian Petitfils

 Un roman national ? Pour un peu, il faudrait s'en excuser…

 A l’heure de l’Europe et de «la mondialisation heureuse», ne serait-ce pas renouer avec le nationalisme désuet et outrancier, le chauvinisme frileux et ringard des manuels de la III ème République ?

Pareille entreprise ne recueille aujourd’hui que mépris de la part des journalistes et universitaires.

 Qu’on y songe, du discernement, parfois légitime, nous sommes passés en quelques décennies à la déconstruction permanente, où seule l’emporteraient « l’Histoire déconnectée » ou «  transversales » analysant les interactions globales des inter-actions des sociétés étatiques

Dans la même veine, le simple fait d’évoquer les racines chrétiennes de notre pays reviendrait à brader l’héritage laïque de la France. N’est-ce pas oublier que la France ne naît pas en 1905 avec le Père Combes, ni même en 1789 ?  A l’inverse, notre Histoire ne s’arrête pas à la mort de Louis XVI. Elle forme un tout avec ses pages sombres, ses déviances, ses errances mais aussi pages glorieuses qui exaltent l’esprit et réchauffent le cœur.

« Pour aimer la France, il faut sentir qu’elle a un passé », écrivait la philosophe Simone Weil.

Philippe Séguin évoquait la transcendance :« La nation, c’est quelque chose qui possède une dimension affective et une dimension spirituelle, c’est le résultat d’un accomplissement, le produit d’une mystérieuse métamorphose par laquelle un peuple devient, davantage qu’une communauté solidaire, presque un corps et une âme »

On parle volontiers « d’exception française », qui fait de la France un messianisme d’émancipation où la liberté remonte loin en deçà de la Déclaration des droits de l’homme, de la philosophie des lumières ou de l’universalisme républicain. Influencée par la redécouverte au Moyen-âge de la philosophe d’Aristote, mais aussi par le baptême de Clovis, roi des francs, elle s’est d’abord considérée comme « la fille aînée de l’Eglise ».

Il n’y a pas de race française, mais la France a su assimiler les populations des provinces nouvellement acquises, puis à partir du milieu du XIXème siècle, les réfugiés et immigrés venant parfois des colonies d’Afrique et d’Asie…

S’appuyant sur les données historiques les plus récentes, Jean-Christian Petitfils nous convie à un palpitant récit. Saint Louis, Jeanne d’Arc, François I^er, Catherine de Médicis, Henri IV, Louis XIV, Robespierre, Napoléon, Jean Jaurès, Clemenceau, mais aussi, plus proche de nous, De  Gaulle, Jacques Chirac, Simone Veil, Nicolas Sarkozy ou François Hollande, tous sont convoqués pour donner vie à ce tableau magistral.

 En lisant avec gourmandise ce formidable roman national, on pense irrémédiablement à l’Histoire de France de Jacques Bainville publiée en 1924…  

En 2018 laissez-vous aller au plaisir de lire l’Histoire de la France. Le vrai roman national de Jean-Christian Petitfils publiée chez Fayard !