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Géopolitique, évolution d'un monde multipolaire. Poutine, Trump, Xi Jinping, Narendra Modi, Hassan Rohani et l’Europe…. Ce qui à changé. "II faut dormir comme le lion sans fermer les yeux" Cardinal de Richelieu. Maximes d'État (1623). Blog d'Olivier d'Auzon


Nous, Européens, ne sommes plus qu’une variable d’ajustement dans le camp atlantique

Publié par Olivier d'Auzon sur 26 Mai 2018, 16:16pm

Catégories : #Dominique de Villepin, #Arnaud Dubien, #Thierry de Montbrial, #Poutine, #Russie, #Emmanuel Macron

Dominique de Villepin: « On ne peut pas se considérer ce matin comme allié et ami d’une administration [US, ndlr] qui nous traite comme cela »

« Il faut constater qu’aujourd’hui, en quelques semaines, nous avons changé de monde »

Regardez, écoutez, le reste du brulot est à l’avenant..

photo AP kiril kudryavtsev

L’Ancien premier Ministre, Dominique de Villepin , en très grande forme ne cesse de le marteler :

« Le monde change, il change d’axe. Ce n’est pas un axe atlantique qui structure et domine le monde, c’est un axe entre les démocraties libérales, qui rencontrent des difficultés, et les régimes autoritaires, en particulier l’ascension de la Chine. De ce point de vue-là, nous négligeons un peu cette nouvelle ligne de force. » :

 

"Une ligne de force de laquelle émergent la Russie, la Chine ou encore la Turquie. Trois pays desquels la France se serait inconsidérément éloignée….

 

« Nous, Européens, ne sommes plus qu’une variable d’ajustement dans le camp atlantique »

« On ne peut pas se considérer ce matin comme allié et ami d’une administration [US, ndlr] qui nous traite comme cela »

« Il faut constater qu’aujourd’hui, en quelques semaines, nous avons changé de monde »

Regardez, écoutez, le reste du brulot est à l’avenant.. 

 

 

 

La position de la France est décentrée : il faut aller davantage vers la Russie et la Chine pour faire bouger les lignes".

 

 C’est ainsi qu’à l’aune de ces déclarations la visite du Président Emmanuel Macron en Russie des 23 et 24 mai 2018 revêt un écho tout particulier.

 

Emmanuel Macron a ainsi assuré que Paris ne s'alignerait sur personne : «Nous n'avons pas d'autre choix que de croire et défendre le multilatéralisme» Il a en outre envoyé un signal positif à son homologue en déclarant : 

 

«Je respecte le rôle renforcé que la Russie se donne, dans son environnement régional et dans le monde, en particulier au Moyen-Orient

 

Pour revenir sur la Syrie, le dossier qui a le plus empoisonné les relations bilatérales franco-russes sous la présidence Hollande. 

« Plus encore que l’Ukraine. Depuis le début du conflit, les positions de Paris et de Moscou sont à l’opposé. Mais la France a mis de l’eau dans son vin ces derniers mois. Elle prend acte du fait qu’elle n’a plus beaucoup de leviers sur le terrain… au-delà de quelques frappes, qui ont d’ailleurs été négociées avec les Russes, début avril 2018 » Comme le précise Arnaud Dubien, Président de l’Office Franco-Russe. 

Et ce dernier de poursuivre : 

«Ils essaient des choses. Depuis la visite de l’Israélien Benjamin Netanyahu, le 9 mai, ils tentent de convaincre les Iraniens et le Hezbollah de quitter les zones frontalières d’Israël. Une autre visite, ou plutôt une convocation, a aussi pesé : celle de Bachar El-Assad à Sotchi, la semaine dernière, pour lui dire de commencer à penser très sérieusement à l’amorce d’un processus politique »

 « S'il y a une amorce de recomposition, elle a des chances de bénéficier à la Russie et à la Chine, davantage qu'aux Européens…. »

«  En particulier, on n'a pas suffisamment observé que depuis des années l'Iran se rapproche de l'empire du Milieu. Celui-ci entend devenir une grande puissance au Moyen-Orient. Si les choses évoluent dans le sens de l'augmentation du chaos, on aura un accroissement du flot des réfugiés et du terrorisme. Et avec le chaos, les prix du pétrole s'envoleraient, au bénéfice des pays producteurs et au détriment des importateurs. Les Européens seraient les grands perdants », note Thierry de Montbrial Président de la World Policy Conferenceet membre de l’Institut de France.

Dans cette perspective la Chine peut assurément tirer profit de la confusion et du désarroi au Moyen-Orient…

 Et Thierry de Montbrial de conclure : « Les Européens découvrent sur le tard combien le fonctionnement du système bancaire mondial les soumet au bon vouloir américain, à un moment où les États-Unis, plus introvertis que jamais, affichent cyniquement leur volonté de puissance. 

La seule hyperpuissance militaire du monde utilise désormais aussi l'économie comme une arme à l'encontre même de ses alliés.

 Les Chinois sont également concernés, mais leur capacité de rétorsion est très supérieure. 

Quoi qu'il arrive dans les prochaines semaines, le coup de force américain aura des conséquences profondes et durables. 

L'Alliance atlantique ne sera plus jamais comme avant. L'Allemagne elle-même s'interroge désormais ouvertement sur l'avenir de la relation transatlantique ».

 

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