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Géopolitique, évolution d'un monde multipolaire. Poutine, Trump, Xi Jinping, Narendra Modi, Hassan Rohani et l’Europe…. Ce qui à changé. "II faut dormir comme le lion sans fermer les yeux" Cardinal de Richelieu. Maximes d'État (1623). Blog d'Olivier d'Auzon


La Nouvelle Route de la Soie Maritime passe aussi par Djibouti

Publié par Olivier d'Auzon sur 12 Septembre 2017, 16:09pm

Catégories : #Chine, #Russie, #Djibouti, #Route de la Soie, #Maritime, #Joint Sea 2017, #base logistique, #Iran, #Pierre Picquart, #base chinois, #Olivier d'Auzon, #La revanche de Poutine, #Erick Bonnier, #Piraterie maritime

La Chine souhaite protéger les voies maritimes qui permettent d'acheminer des matières premières comme le pétrole: il en va de sa survie économique.

La Nouvelle Route de la Soie Maritime passe aussi par Djibouti. Pour preuve la Chine a inauguré le 1er août 2017 à Djibouti sa première base militaire à l'étranger.

 

Cette base chinoise, construite entre le port de Doraleh et la zone franche de Djibouti, doit abriter 400 militaires. Mais il se pourrait que ses effectifs soient décuplés d'ici 2026.

Stratégiquement situé sur le détroit de Bab-el-Mandeb au bord de la mer Rouge, un des corridors maritimes les plus fréquentés au monde, Djibouti accueille déjà des bases militaires française, américaine et japonaise. Il s'agit pour le Dragon chinois d'une manière de s'affirmer sur la scène internationale, et de protéger ses intérêts dans la région, en luttant par ailleurs sur la piraterie maritime dans la Corne de l'Afrique.

 

Pour mémoire, la marine chinoise est présente depuis fin 2008 au large de la Somalie et dans le golfe d'Aden, dans le cadre des efforts internationaux pour combattre la piraterie dans cette région, mais cette "base logistique" est la première du genre pour Pékin.

 

 

La Chine souhaite protéger les voies maritimes qui permettent d'acheminer des matières premières comme le pétrole: il en va de sa survie économique.

 

Il s'agit avant tout d'une stratégie d'occupation du terrain, orientée vers l'Afrique. Comme toutes les grandes nations, la Chine souhaite protéger les voies maritimes qui permettent d'acheminer des matières premières comme le pétrole. Il en va de sa survie économique, indique le géo-politologue Pierre Picquart. Pour l'heure, la Chine a bien l'intention de montrer qu'elle existe sur l'espace maritime tant pour le volet civil que pour le volet militaire.

 

Les exercices militaires sino-russes sont de plus en plus fréquents et prouvent un renforcement des coopérations militaires entre Moscou et Pékin

Pour s'en convaincre on soulignera volontiers qu'alors que les navires des pays de l'Otan croisent en mer Baltique, la Russie et la Chine y procèdent elles aussi à des manœuvres conjointes sous le nom de code "Joint Sea 2017"(mer commune 2017), réaffirmant ainsi leur volonté de coopérer, y compris en matière de sécurité en mer.

 

C'est ainsi que l'apparition de navires chinois à proximité des côtes baltes pourrait s'analyser comme une mauvaise surprise pour l'Otan, qui a déployé depuis 2014 une activité intense dans la région. En 2016, les exercices navals russo-chinois s'étaient déjà déroulés en mer de Chine méridionale — région où s'affrontent les intérêts stratégiques de la Chine et des Etats-Unis au grand dam de l'Alliance Atlantique.

 

Ces exercices militaires sino-russes sont de plus en plus fréquents et ils prouvent un renforcement des coopérations militaires entre Moscou et Pékin. Les deux pays travaillent d'ailleurs étroitement dans le dossier syrien et s'opposent souvent à Washington.

L'Iran a aussi organisé des exercices navals conjoints avec la flotte chinoise dans le détroit d'Hormuz.

Ces exercices ont une grande signification. Ils indiquent que la Chine envisage son soutien à la Russie pas seulement dans le Pacifique mais qu'elle pourrait aussi, si nécessaire, transférer des navires dans la région Atlantique via la voie maritime du Nord.

 

S'agissant du volet civil, on indiquera que le terminal du Pirée est désormais contrôlé par l'armateur chinois Cosco (China Cosco Shipping Group). Dans ce contexte, fort de sa position de leader tout à la fois dans le transport de conteneurs et des hydrocarbures, dans la construction, la réparation navale et la manutention portuaire, sans oublier sa flotte de plus de 550 navires, Cosco est en passe de métamorphoser le Port du Pirée, à Athènes, en le plus grand centre de transit de la Méditerranée.

 

Mais qu'on se le dise, le Dragon Chinois a de la suite dans les idées. Après le port du Pirée, Cosco est en première ligne pour l'achat de Trainose, la SNCF grecque. Ces trains relient la Grèce à la plupart des pays d'Europe orientale et occidentale. On l'aura compris, la Chine s'est lancée dans un vaste programme sur terre et sur mer visant à conforter son rôle de deuxième puissance économique mondiale.

Et selon Washington, la base chinoise de Djibouti "reflète et amplifie l'influence croissante de la Chine, qui augmente la portée de ses forces armées".

 

 

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