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Géopolitique, évolution d'un monde multipolaire. Poutine, Trump, Xi Jinping, Narendra Modi, Hassan Rohani et l’Europe…. Ce qui à changé. "II faut dormir comme le lion sans fermer les yeux" Cardinal de Richelieu. Maximes d'État (1623). Blog d'Olivier d'Auzon


la Libye pourrait de nouveau représenter une porte d'entrée pour Moscou.

Publié par Olivier d'Auzon sur 17 Décembre 2017, 14:04pm

Catégories : #Libye, #kadhafi, #Russie, #Olivier d'Auzon, #Erick Bonnier, #Syrie, #Bernard Lugan, #Renaud Girard, #Seif al-Islam Kadhafi, #La revanche de Poutine, #Poutine`, #maréchal haftar

Moscou est d'autant plus soucieuse de conserver un rôle déterminant sur la résolution de la crise libyenne, qu'elle en avait été 'éjectée' de facto après le renversement de Mouammar Kadhafi, en 2011.

 

  Alors que Daech est à aujourd’hui anéantie en Syrie, la Libye est devenue plus que jamais tout à la fois un grand sanctuaire à djihadistes, une plaque tournante du trafic d’êtres humains en provenance d’Afrique noire, et l’une des routes principales du convoyage de la drogue. Tous ces éléments déstabilisent assurément l’ensemble de la bande sahélienne, ainsi que la Tunisie et l’Egypte, ses voisines.

 Dans ce contexte, la Libye pourrait de nouveau représenter une porte d'entrée, pour Moscou. Et cette porte d’entrée passerait par le Maréchal Haftar qui représente une force importante en Cyrénaïque en phase de construction sans parler de son pactole pétrolier : 70 000 barils par jour,  face à la tripolitaine où règne l’anarchie.

 

Si le Kremlin reconnait officiellement le gouvernement d'entente nationale, « La Russie fera tout ce qu'il faut pour une normalisation complète de la situation en Libye et en ce qui concerne les aspects internationaux du rétablissement des droits du gouvernement libyen »  Sergueï Lavrov, le Ministre russe des Affaires Etrangères tient à préciser que « tout effort de médiation était le bienvenu sous l'égide de l'ONU », il ne cache pas son soutien au Maréchal Haftar en l'ayant reçu à Moscou à deux reprises en 2016 puis à nouveau cette année 2017, et en lui prêtant main-forte dans la lutte contre les djihadistes de l'État islamique sur le sol libyen.

 

 De plus, en mars 2017, que des forces spéciales russes étaient déployées sur la base égyptienne de Sidi Barrani, à une centaine de kilomètres de la frontière libyenne.

 

Par ailleurs, le volet économique ne serait être occulté car les infrastructures libyennes sont à reconstruire. Dans ce contexte les entreprises russes vont être mises à contribution dans le domaine des transports et de l’énergie.

 

On l’aura compris, le grand retour de la Russie en Libye s’explique pour des raisons militaires. Moscou tient assurément à souligner l'échec des Occidentaux.  De fait, "Moscou est d'autant plus soucieuse de conserver un rôle déterminant sur la résolution de la crise libyenne, qu'elle en avait été 'éjectée' de facto après le renversement de Mouammar Kadhafi, en 2011

 

Sans oublier bien sûr le volet économique: la Russie retrouverait aussi l'accès au port de Benghazi ou à une base aérienne en Libye, comme au temps de Kadhafi.  Et il y a plus, afin de lancer opération reconquête par l’intermédiaire du Maréchal Haftar  escompte sur des ventes d'armes, une fois levé l'embargo  ou si ce dernier ne parvenait de sitôt  par l'Algérie.

 

La nouvelle géopolitique sahélienne post-Kadhafi explique les problèmes actuels

 

Le colonel Kadhafi avait en effet réussi, au prix d'une dictature sévère, à imposer la stabilité intérieure dans un pays mosaïque aujourd'hui menacé de fragmentation. La Libye unitaire n'existant plus, le danger est de voir apparaître une situation de guerres tribales et claniques comme en Somalie, avec toutes les conséquences régionales prévisibles.

"Les observateurs n'ont pas compris que le sens profond de la politique saharo-sahélienne conduite par le colonel Kadhafi s'expliquait par ses origines. Sa tribu, les Khadafa ou Gueddafa, dont le cœur est la ville de Sabha, est certes numériquement peu importante, avec ses 150.000 membres, cependant, elle occupe un espace stratégique à la jonction de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque, mais d'abord à la verticale reliant la méditerranée au cœur du Sahara, de Syrte à Mourzouk. Cette tribu chamelière engagée dans le commerce à longue distance était traditionnellement en relation avec les Toubou et les Touaregs, ce qui explique les alliances du régime Kadhafi et son attirance pour le sud saharien et sahélien", confie l'africaniste Bernard Lugan. 

Et comme le souligne, le journaliste grand reporter Renaud Girard: "tactiquement rondement menée, la guerre de 2011 contre Kadhafi, historiquement, comme la plus grave erreur stratégique commise sous la Vème République dans sa politique étrangère.

Car Kadhafi, pour peu sympathique et rationnel qu'il fût, n'était plus notre ennemi. En notre faveur, il avait fait deux concessions et nous rendait deux services. Il avait renoncé au terrorisme et indemnisé ses victimes françaises. Il avait renoncé aux armes nucléaires et révélé les dangereux trafics du Pakistanais Abdul Qadeer Khan. Il pourchassait résolument les islamiques. Il stoppait les trafics d'êtres humains entre l'Afrique subsaharienne et la Méditerranée". 

Et si la solution pérenne passait par les tribus et par le fils de Khadafi?

N'est-il pas temps d'avoir le courage de rompre avec une logique occidentale qui obscurcit l'analyse et de rechercher des solutions stables et pérennes: en un mot miser sur les tribus? 

Contre toute attente, le 14 septembre 2015, le Conseil suprême des tribus de Libye désigna Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Désormais, ce dernier a toute légitimité pour parler au nom des forces vives de Libye!

"On le sait, les alliances tribales constituées par le colonel Kadhafi ont explosé; là est l'explication principale de la situation chaotique que connaît le pays. En conséquence de quoi, soit l'anarchie actuelle perdure et les islamistes prendront le pouvoir en Libye, soit les trois confédérations renouent des liens entre elles. Or, c'est ce qu'elles viennent de faire en tentant de faire comprendre à la 'communauté internationale' que la solution passe par les tribus." confie Bernard Lugan.

Et il y a plus, la communauté internationale aura t-elle le courage de revoir ses alliances, quand la Turquie et le Qatar militent avec force et ardeur pour une constitution d'un État islamique en Libye? 

 

 

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