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Alors que le Président syrien Bachar El-Assad prépare inexorablement une offensive contre l’enclave rebelle d’Idlib, l’une des dernières zones tenues par les insurgés dans le Nord de la Syrie, la Russie renforce sa présence navale en Méditerranée orientale.
Dans le même temps, le Ministère de la Défense Russe s’attend à une attaque contre les forces gouvernementales syriennes, l'USS Ross étant entré en Méditerranée, un destroyer de missiles guidés qui est armé de 28 missiles de croisière Tomahawk capables de frapper n'importe quelle cible en Syrie.
Au total, la force navale russe dans la région compte dix navires, la plupart armés de missiles de croisière à longue portée Kalibr, et d'autres bâtiments sont en route. Deux sous-marins russes sont également présents dans la région.
Cette flotte réunit le croiseur lance-missiles Maréchal Oustinov, le grand navire anti-sous-marin Severomorsk, l'escorteur Pytlivy, la frégate Amiral Grigorovitch, les escorteurs Amiral Essen et Amiral Makarov, les petits navires lance-missiles Grad Sviajsk, Veliki Oustioug, Vychni Volotchek et les sous-marins diesels électriques B-268 Veliki Novgorod et B-271 Kolpino.
D'autres navires sont en approche. A bord du croiseur Maréchal Oustinov a été installé un puissant système anti-navire Voulkan, et huit navires de combat transportent des missiles de croisière Kalibr.
La présence de navires de guerre russes en Syrie est conforme au droit international et est approuvée par le gouvernement syrien, a déclaré le porte-parole du parlement syrien Naji Gabid.
«La présence russe est importante pour empêcher les pays occidentaux de retarder la fin de la guerre. Les forces russes garantissent la stabilité dans la région et empêchent le déclenchement d'une guerre régionale d'envergure», affirme-t-il.
© REUTERS / KHALIL ASHAWI
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a appelé l’Occident à ne pas s’immiscer dans les efforts visant à éliminer ce qu’il a qualifié de «terroristes» dans la province syrienne d’Idlib.
Idlib est un " pur abcès " qui devait être "liquidé", a martelé Sergueï Lavrov.
"J'espère que nos partenaires occidentaux ne céderont pas aux provocations [rebelles] et n'entraveront pas une opération antiterroriste", a-t-il déclaré.
Il y a un accord politique entre Moscou et Ankara
Lavrov a également déclaré que Moscou était en contact avec la Turquie et les Etats-Unis sur la situation à Idlib.Il a déclaré qu'il y avait un "accord politique complet" entre Moscou et Ankara, sans fournir de détails. Pour autant les deux parties« se seraient accordées à dire que la priorité est de séparer les groupes qui sont prêts à coopérer avec HTC »
De fait, Sergueï Lavrov, qui a rencontré par deux fois en dix jours son homologue turc Mevlut Cavusoglu les 14 et 24 août 2018 a rappelé que les zones de désescalade ne devaient pas inclure les groupes terroristes et que les « groupes armés », soutenus par la Turquie, devaient s’en séparer. Tout en rappelant que ces terroristes « ont récemment attaqué l’armée syrienne et la base aérienne russe de Hmeimin », à Lattaquié ; et que, même si « les postes militaires turcs ont contribué à réduire les tensions (…), l’armée syrienne avait le droit de se défendre contre ces attaques »
" la reprise d’Idlib dépend d’un accord avec la Turquie, qui neutralise une partie des rebelles, et de la force de frappe russe car ce n’est pas moins de 100 000 combattants qui se trouvent à Idlib, dont 30 000 djihadistes de HTC et du Parti islamique du Turkestan… qui sont redoutables et prêts à mourir en kamikazes" confie Fabrice Balanche, géopolitologue et directeur de recherche à l’Université Lyon II
La Turquie cherche à tout prix à établir une zone tampon à sa frontière sous son influence en comptant sur ces groupes pour s’assurer, d’une part, que les groupes armés kurdes ne s’y établissent pas à long terme et, d’autre part, pour éviter un afflux de réfugiés additionnels sur son territoire.
On l’aura compris l’accord tient de la gageure, car il s’agit de « Concilier de nombreux intérêts divergents constitue un défi sérieux pour la Russie, qui semble continuer à maintenir le mécanisme d’Astana en essayant de donner suffisamment de temps et d’options à toutes les parties de sorte qu’un consensus minimum soit atteint », analyse pour L’Orient-Le Jour, Timur Akhmetov du Conseil russe pour les affaires internationales.
Les médias russes mettent en avant la volonté de dissuader les États-Unis de réaliser de nouvelles frappes contre le régime de Damas. Pourtant, si cela devait arriver, on peut supposer que cela se déroulerait "en bonne intelligence" avec les Russes, comme en avril 2018
S’agissant du volet humanitaire, Fabrice Balanche estime volontiers dans l’Orient le Jour que « la Russie veut aller vite » et qu’elle va donc « frapper fort ». Et « qu’en cas de critique, la Russie peut arguer que les Occidentaux n’ont pas fait mieux à Mossoul et Raqqa »
Le ministère russe de la Défense annonce par ailleurs des exercices militaires d'ampleur en Méditerranée orientale, entre le 1er et le 8 septembre 2018, qui impliqueront la marine et l'aviation. Devraient y prendre part 25 navires et 30 avions (Tu-160, Tu-142MK, Su-30SM, Su-33). Cette période pourrait correspondre peu ou prou au lancement de l’éventuelle offensive sur Idlib, révèle Igor Delanoë, Directeur -adjoint de l’Observatoire Franco-Russe….
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