La Russie annonce un accord sur le retrait des forces iraniennes du Sud de la Syrie

Mais au delà du deal Russie-Israël pour le retrait iranien de Quneitra et du Golan, Moscou et Damas auraient en ligne de mire, selon l'expert du Moyen-Orient, Frédéric Pichon, le retrait de Washington d'Al Tanf à la frontière jordanienne.

photo @Reuters/ Morteza Nikoubzl

Vassily Nebenzia, le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations unies à New York, a déclaré le 1^er juin 2018 aux journalistes que les parties concernées à savoir l’Iran, la Syrie et Israël avaient conclu un accord sur le retrait des troupes iraniennes du sud-ouest de la Syrie.

" Je comprends que les parties impliquées dans la conclusion de l'accord sont satisfaites du résultat obtenu ", at-il déclaré 

Selon Nebenzia, cet accord sera mis en œuvre dans un proche avenir.

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, s'est entretenu le 31 mai 2018 à Moscou avec son homologue russe Sergueï Shoygy quant à un éventuel retour des troupes gouvernementales syriennes dans le sud-ouest du pays, y compris la frontière avec l'Etat Hébreu. 

Les médias israéliens affirment que l'Etat Hébreu a accepté d'autoriser l'armée syrienne à se rendre à sa frontière à la condition sine qua non  que les forces iraniennes et ses proxy combattant en soutien au président syrien Bachar El-Assad, annoncent leur retrait de la zone. 

Dans le même temps, Le Lion de Syrie a déclaré dans une interview à Russia TV qu'il n'y avait pas de troupes iraniennes en Syrie, seulement des conseillers.

 Chacun sait que les régions du sud de la Syrie, sont adjacentes à Israël et à la Jordanie. Elles font du reste partie de la zone de désescalade établie en 2017 par un accord entre la Russie, les États-Unis et la Jordanie. 

Dans ce cadre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a récemment annoncé que seules les troupes gouvernementales devraient être présentes là-bas avec un retrait "éventuel" de toutes les forces non syriennes. Et Lavrov de préciser que la partie russe travaille actuellement sur cette question avec ses homologues jordaniens et américains.

 Pour mémoire, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a déclaré à maintes reprises qu'Israël ne se contenterait pas du départ des Iraniens de la zone frontalière, et il continuerait à plaider pour le retrait total des forces de l’Etat Persan de la Syrie. 

Mais au delà du deal Russie-Israël pour le retrait iranien de Quneitra et du Golan, Moscou et Damas auraient en ligne de mire, selon l'expert du Moyen-Orient, Frédéric Pichon, le retrait de Washington d'Al Tanf à la frontière jordanienne.

Moscou, Damas et Téhéran ont tous convenu de la prochaine étape à franchir pour libérer le sud et contenter toutes les parties concernées.

La demande des Israéliens de ne voir que l’armée syrienne à sa frontière ne sera pas exaucée sans contrepartie. Et cette dernière serait matérialisée par le passage frontalier d’Al-Tanf qu’occupent actuellement les forces de l'Oncle Sam.

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